Assise sur un banc, ma clope à la main, je tire une taf. Une taf en l'honneur de la ville dans laquelle j'habitais grâce à mon travail de fou : ouais, j'étais cast-member. Cast-member au manège le plus génial de tout The Studios à Tomorrowland. Aaaah la Tour de la Terreur. Cet endroit où nous, cast-member, on a pas le droit de sourire. Où quand on se trouve à la position de faire entrer des passagers, on doit leur faire peur. Cet endroit où tu peux voir tous les passagers de la fille d'attente se pisser dessus de terreur. Si ça c'est pas du job ? Un job où tu peux jouir de la peur des autres. Car ouais, c'était ce qui m'éclatais de plus dans ce que je faisais.
Enfin bref, la jolie cigarette entre mon index et mon majeur, les yeux perdu au loin quand je vois un gars passer lentement devant le banc où je me trouvais assise. Il avait l'air de se faire chier autant que moi le pauvre. Je dévisage sa tête et en une seconde, je l’identifie tel le robot dans Les Indestructibles identifie sa cible. Hey toi ! l'interpellais-je. Je t'ai déjà vu dans les coulisses de Tomorrowland, non ?

Le gars qui se trouvait en face de moi avait l'air épuisé. Au moins autant que moi, d'ailleurs, quand je lui dis que je l'avais vu dans à Tomorrowland, il n'avait pas l'air très enchanté. Pourtant, si je l'avais vu dans les coulisses, c'était bien que j'étais une collègue. Et perso, j'étais toujours heureuse de rencontrer un collègue, le parc est tellement immense je ne n'avais jamais pu ma lier très longtemps avec des collègues. Les personnes qui y travaillent vont, et viennent... toute une histoire.
Enfin bref, quand j'entendis son ton sec mes sourcils se haussèrent sans que je puisse les en empêcher. Pourtant, j'essayais de faire des efforts pour être un minimum gentille avec les autres afin de pouvoir avoir des amis, plus d'amis. Mais rien à faire, de toute façon je ne pouvais pas me changer; j'étais parfaite. Mais si, je suis presque sûre de moi. Tu es le gars qui met le costume du lapin d'Alice, non ? J't'ai vu aller chercher ton costume l'autre jour. Tu m'as p't'être pas vue en retour, tu sais. Je lui adressais un sourire, le plus beau de mes sourires pour paraître plus aimable. Je suis Saphyr, enchantée ! Je travaille à The Tour of Terror !

Je ne savais pas pourquoi je continuais de parler à ce type. Il était presque méchant, tu as vu comment il me parlait ? Mais c'était peut-être justement pour ça que je continuais d'essayais de discuter avec. J'étais p'têtre un peu maso sur les bords. Alors bon, maintenant que j'avais engagé la conversation, il semblait reprendre du poil de la bête et je sentis un ton moins sec dans ses paroles. Désolé pour tout à l'heure, j'ai eu une sale journée. avait-il dit, un peu plus sociable et gentil. Alors un sourire apparu sur mon visage alors que je cessais d'hausser les sourcils.
Oh t'en fais pas. Je comprends. Tu sais, personnellement où je travaille, je passe mon temps à entendre les gens hurler dans le manège et à avoir une tronche de déterrée. Alors la fatigue, je connais ça.
Les gens pensent que de rester planter là à faire embarquer les gens dans les ascenseurs, à ne jamais pouvoir sourire et à faire peur aux gens c'est plus drôle que fatiguant. Mais c'est faux ! C'est très fatiguant aussi. Mais en même temps, voir les gens pisser dans leurs culottes dans la file d'attente est une satisfaction aussi. Mouahahahahahah.